| La
      folie m'engendre sous d'épaisses couvertures vertueuses
 les breloques m'étouffent l'oeil
 sclérose d'âme en devenir
 pétrie à même les nuances
 Corps d'avantcorps mutant
 corpusculaire
 ouïr pour actionner le Verbe
 perdre la clef des champs
 Au grand Mâtattachez vos ceintures
 on part en Vie
 en chemise de nuit
 par les méandres de l'irraisonnable
 vers le mausolée du Mot Dit
 
 | En
      vol plané je me perçois en délire
 l'ordre me rejoint en dégringolade
 je succombe aux jugements incrédules
 affolée de discours frénétiques
 j'accueille le silence
 Majesté immobile
 dépouillée
 | 
  
    | Les mots
        s'orgasmisentse contractent à souffle perdu
 on a dissous le corps
 le Vrai rejaillit
 en nuée d'images indélébiles
 suant de strangulation
 la phrase s'embryonne
 sur les pages labourées
 des lignes à la pelle ramassées
 jetées en défécations
 en bordure de falaises engouffrées
 
 | J'habite
        les mots signifiantsd'une inconnue sagesse
 circulant sur les ondes
 éprise de vent libre
 Recrudescence
        de tempêtes abattuessur la cime perdue
 des regards avides
 cherchent la pulpe des chemins sinueux
 Grisée
        d'absolud'insanité
 d'accords brisés
 du temps arrogant
 | 
  
    | Je flotte
        en moià l'envers
 à l'endroit
 je pose sur mon autel
 tous mes sacrilèges de vie abandonnée
 je file vers mon désert
 accrochant ici
 une pensée fétide
 et là
 une bouée pour mes futurs naufrages
 Mon chemin
        habité d'imagessillonne une froide vallée
 pays traqué et saturé de richesses interminables
 qui n'en finissent plus d'appauvrir
 Sur ma duneje compte mes moments d'amour
 enveloppée d'une cape tissée de rares visages
 attrapés au hasard du temps
 | Les images au rivage
        s'entrelacentroucoulent d'aise
 me provoquent
 Je les boiscomme grâce en coupe
 à tire d'âme
 | 
  
    | Je cherche des
        mots   abri de mes souffrancesabri de mes attentes
 abri de mes lassitudes
 Je cherche des
        corps abri de chaleurabri de tendresse
 abri d'épanchements nouveaux
 Je cherche l'univers abri des nulles
        partsabri des ailleurs
 abri d'yeux perdus
 Je cherche des
        images abri des solitudesabri des habitudes
 abri des naufrages
 | Étreins
        le bouquet de pensées éparsestires-en le jus fabuleux des mots entendus
 distille le secret du langage perdu
 au fil des siècles vécus d'abus
 Abuse l'âmeembaume de musique l'atmosphère en flammes
 brisée de morts subites
 je survis de grâces en songes
 Atterrée
        de phrases communesen échange de berceaux vides
 sueurs crépusculaires au goût enfiévré
 jette le manteau déjà trop usé
 par le fouet des vampires célestes
 Reviens me chuchoter
        l'éther où jadis je fustrempée de lumière
 transparente de sagesse
 fierté initiale
 J'essuie les chemins
        ancestrauxje marche sur le feu des poètes maudits
 brûlée de frayeurs extatiques
 le lointain flambeau clignote des mots enchevêtrés
 qui m'enguirlandent d'extravagance
 Ô grandiose
        tourmenteprojette la pâleur de l'innocence
 au cerceau de vie restante
 sur le mur de la ressemblance
 | 
  
    | Musique des sonsrapatriée et caressée par l'oreille écoutante
 choix déluré
 plaisir savoureux
 la matière grise se complait
 au glissement des mots choisis
 Bruissement sur
        l'âme qui s'enivre et se perdau fond du puits délabré de sa conscience
 surhumaine
 Passible de ravivance
        acharnéejointe au corps universel
 emballée
 au son dégagé
        de piètre chairensorcelée d'infini et d'excroissance
 | Je ragej'éclate
 et me fonds dans l'abîme de ma foudre
 j'enchaîne mes désespoirs
 à l'arbre mort de l'existence
 j'élève le pilier de mes attitudes
 résistant ainsi au bourdonnement de la solitude
 Je reconnais enfin
        la vieespace aux dimensions inconnues
 ravie de couleurs transparentes et nues
 j'entrevois le feu d'un désir inassouvi
 là où une pâle lueur attise cette soif
 dénaturée
 Par-delà
        le tempspar-delà l'espace
 des chimères se déversent en rosée bouillonnante
 sur mes rêves emmêlés
 mes nuits de blanc vêtues
 s'égorgent aux souvenirs des matins
 d'une vie non vécue
    | 
  
    | Je parle des roches
        qui pensentJe parles des arbres qui pleurent
 Je parle du sable qui rit
 Je parle de la terre qui grogne
 Je croque la barre
        du jourJe croque mes peines d'amour
 Je croque les fruits d'hiver
 Je croque les âmes d'hier
 J'écris
        les mots perdusJ'écris les saisons nues
 J'écris sur l'écorce du temps
 d'intimes pensées
        qui jaillissentde l'étang des murmures
 
 | La nudité
        du temps s'enrouleautour des matins refleuris
 Je baigne mon corpsdans la rosée limpide des herbes suspendues
 Je goûte
        la beautéd'une fleur éveillée
 au doux froissement
 d'une aile brisée
 | 
  
    | Ai découvert
        l'entrée du tunnelqui me sillonne au plus loin du plus loin
 comme au tréfonds du volcan
 la vie filtre le sens des choses
 les purifie
 les asperge d'un fluide nouveau
 les émotions réalisent de nouvelles ombres
 comme des ombrelles
 pour rafraîchir les passions toutes neuves
 Départ Silence La mort n'existe
        pluson l'a enterrée hier
 derrière le paysage broque en loque
 une nouvelle toile représente les armées de soleils
 le chemin prend feu à leur passage
 un sillage à suivre
 embrasant l'âme en ébullition
    | J'ai vu la gloire
        d'un matin à jamais disparuj'ai vu une longue journée s'abattre sur le soir
 un fracas de nuit à perte de sommeil
 J'ai vu la marche
        de l'inconsciencecouvrir le brasier d'indolente survivance
 j'ai vu le plafond dissimulé des étouffantes villes
 j'ai vu le spectre
 l'ai apprivoisé comme hirondelles en cage bronzée
 
 | 
  
    | Je me retire de
        ma peaupour mieux voir les couleurs opaques
 de l'oeil qui s'ennuie
 vertige de l'arbre qui tombe sur l'os
 Je chausse mes
        pas en marche avantpour surprendre le temps qu'il fera
 à l'appel du bras levé
 je plie mon espace
 à la recherche d'un lieu vide
 exploration mutilée aux portes closes
 l'élan s'abat en trombe
 percussion qui retentit
 sur le mur de l'infini
 gestation de vie d'ailleurs
 Ne jamais rencontrer
        l'ailleursobjet du songe
 signe de turbulence
 retour
 | Qui
        es-tuOù est-tu
 Grand Invisible
 Hier futdemain sera
 mais aujourd'hui n'est pas
 Serais-tu
        à la mesure de mes aspirationsfixé au coin de l'oeil
 en larme coincée
 ma joue t'aspiretu n'y es pas
 reflet opaque qui me retransmet mon image
 | 
  
    | Je me promène
        en tenue de mortlaissant mon vieux manteau rapiécé
 sur une chaise pliante d'usure
 Je couche mon corps
        dans une nuée humideterrassée d'ignorance figée
 prête à l'emploi du temps
 Je rêve d'étrangetés
        sympathiquesosées et laconiques
 pudeur indélébile
 Je regorge de fantasmes
        impudiquesparoxysme de vertus oubliées
 je bois ma liberté à plein verre
 À ta santé
        ma vie | Ô Terretoi que j'ai choisie pour naître
 tu regorges d'exploits meurtriers
 tes millénaires t'angoissent
 on t'as extirpé ton harmonie
 déréglé ton train de vie
 tu te suffis à toi-même
 impotente
 nos pieds te sont lourds
 agressée
 tu t'éteins comme un ancien soleil
 étouffée
 tu rétrécis à nos quatre milliards
 de paires d'yeux
 Fruit d'azur confitnotre désordre n'a nul refuge
 qu'une étoile morte-née
 Adam nous a trompésjardin délicieux abandonné
 source d'avenir tarie
 je me vomis
 attendant d'être cueillie
 par quelques gueux affamés
 de l'au-delà
 Et que le spectacle
        continuemalgré le rideau tombé
 | 
  
    | Je me baigne dans
        la pourriturede ma sécheresse
 m'abreuvant au fiel de la terre
 j'enfonce mon corps en lambeaux
 dans les sables verts d'un tombeau
 Je meurs d'espoir
        d'en sortirdu jour où j'emboîterai le pas
 vers un nouveau trépas
 Refaçonnée
        par les ténèbreshabituée d'espace réduit
 je marcherai d'appuis nouveaux
 sur les sentiers battus
 refleuris par les tombeaux
 | Le ruisseau me
        traverserafraîchit mes passions
 de tendres tempêtes m'étranglent
 aux passages cloisonnés
 de frayeurs indignes
 la flèche dorée indique la proue du naufrage
 à jamais récupérée
 Brune brumeblanche frange
 du temps effrité
 à chercher le lointain
 sublime désir
 pensée qui sourit au vent nonchalant
 Branle-bas ébruité
        de chaleur posthumed'ogives à perdre la tête
 renversé de poussière insidieuse
 enflammé de vampires attablés
 au festin de champignons brûlants
 assaisonné de chairs fumantes
 douces aux palais languissants
 des pantins sans fil
 et filant sans rêve
 Obscurci de mauves
        imagesl'Univers bouillonne
 attendant le renouveau
 des amours endurcies
 | 
  
    | Assise au bord
        du tempspieds flottant dans l'espace
 je mesure l'immensité
 pur coucher mon impatience
 Une spirale s'installe
        sur un vague regardelle s'étale et se contracte
 aux battements de paupières
 une minuscule bille s'en détache d'instinct
 et manipule son destin
 suspendue à l'horizon
 elle me fait révérence
 et s'agite à mes sombres pensées
 à tâtons
 elle roule sur mes genoux
 se découvre sans pudeur
 laissant apercevoir ses cicatrices
 en champ de bataille
 Mes pensées
        frémissent à ce spectacleje pleure pour éteindre ces haines
 les murs honteux et sordides
 fondent en tristesse
 d'où s'échappent
 quelques rares ombres de vie
 | Pas renchaussés
        aux fenêtres aperçusabîme de lassitude
 le pas de deux gesticule
 en crescendo torturé
 se dédouble aux mesures
 en saccades refoulées
 corps démembré
 articulé d'un sourire
 d'une faiblesse incontinente
 cherche des yeux attendris
 attendant ton bol de riz
 bavure de guerre
 crachat d'homme
 indigne humanité
 aux vertus sombrées dans l'oubli
 jungle humaine
 que le plus fort l'emporte
 éhonté de tendresses ensommeillées
 au profondeur des charniers
 repoussante vérité évitée
 en homélies endimanchées
 entachant la sainteté des bêtes bien pensantes
 orgueil des clochers qui s'agenouillent
 en vapeurs cristallisées
 voilée en myopie déambulante
 les regrets développés en chambre noire
 apparaissent en négatif mythique
 Le pas de deux
        s'éternisede sale en sale
 de mal en pieds
 de pieds sans pied
 de sang séché
 au bord des routes oubliées
 | 
  
    | Au menu du jourla paix
 au fond des déserts
 au bord de la mer
 la paix
 dans les salons
 sur les balcons
 la paix
 aux lèvres des canons
 en tête des nations
 la paix
 Au fond des chaudrons
 il brûle un lampion
 la paix
 MAUDITE PAIX Crache le feula tête sur la pierre
 en avant la guerre
 mange-la ta misère
 dévorons tous nos frères
 en avant la guerre
 passe en avant
 moi je n'sais pas comment
 en avant la guerre
 Rongé de
        rouillerouillé de guerre
 LA PAIX | Masque craqué
        de plâtre rancerespire aux fentes obstruées
 de suffisance inculte
 narcissique beauté
 au fond des rivières abruptes
 reflet de croquants péchés passionnés
 aux idées molles et délavées
 Soubresaut de brillance
        éteintebleuté de marbre choisi
 insipide et saturé
 regret du temps inodore
 d'espace incolore
 ratisse les gouttes de vie
 qui s'effilochent à l'horizon muré et désespéré
 Le doigt s'imprime
        sur la barre du joursymphonie oblique
 chant de blé d'or terni
 le vermeil émerveille le regard cicatrisé
 de pleurs chaleureux et menacés
 | 
  
    | Sombre dent du
        tempsdévorant les masses plissées
 yeux ternis par des regards aveugles
 rageuses dimensions illuminées de néant
 engloutissant les regards affamés
 Gorgée de
        vie amèreciguë des morts-vivants
 assoupis le corps
 enivré d'écoeurement
 crache ta mort
 aux oubliettes de temps
 | Ô Bêtisegrande favorite humaine
 asperge la musique doucereuse
 des grandes frustrations
 à l'auberge des passions gélatineuses
 insatiable au coeur
 des chauves enlacements épars
 nourrie de miel suri
 holocauste des gratte-ciel
 emmurés de douleur
 Épines de
        pieds et humeur de têtesfourrée de dates millénaires
 charge les trépas
 de brillantes chaussées
 amusée de folles arabesques
 monture de chastes amazones nues et froides
 embuées de chaudes aisselles musclées
 de tendresse avertie
 | 
  
    | Clairvoyance néfastesouci des mythes
 aspergée de lait divin
 labeur de seins rajeunis
 aux lèvres gauches et gloutonnes
 assombrie de désirs d'absolu
 de lointains soubresauts
 Humeur du temps
        en broussaillejetée de lierres éperdues
 ensommeillée sur fond d'azur
 entachée de fuyants désirs
 L'innommable plaisirs'arrache les cervelles essoufflées
 apaisant les arpèges lancinants
 des complaintes tremblotantes
 | Source d'épanchements
        insalubressotte vertu aux moeurs vétustes
 accrochée au mur des mémoires sauvages
 Pillage des forces
        vives et machinalesdétale les pentes glaciaires et déchaînées
 étouffé de mots vides et inversés
 Crache les histoires
        confonduesde salive verdâtre et silencieuse
 coulant des crevasses multiples
 ouvertes au profond silence de froide terre
 
 | 
  
    | Qu'est que je lègue
        à mes enfantsun dépotoir
 nos détritus
 nos chagrins
 nos abîmes
 Une lampe veille
        sur la commodeimmuable
 créative
 elle réinvente mes rêves
 mon engouement de vie
 elle réchauffe mon essence
 embrase l'éclat des jours subtils
 qui n'en finissent plus
 Qu'est-ce que je
        lègue à mes enfantsun espace d'univers
 un soir de veille
 ou tout s'éteint sur la vastitude
 reste le temps des soupirs endormis
 au large de l'immensité redevenue claire
 à leurs toujours yeux d'enfants
 ébahis d'amour
 seul héritage
 | Je suis d'eaud'air
 de feu
 mes racines desséchées s'abreuvent
 aux souvenirs des astres fidèles
 dès que s'éteint le soleil
 à mon giron je retourne
 dessinant des rêves occultes
 aux parois de mes pensées
 j'étreins mon énergie
 pour raviver mes espérances
 Blottie au sein
        d'une eau nouvelleje me raconte l'histoire perdue du temps
 ce temps limpide
 au chêne rajeuni
 paré de feuilles éternelles
 | 
  
    | Je joue de l'émotioncomme un piano railleur
 les notes de baladent
 en cris
 en pleurs
 Symphonie délirantejubilation
 extase
 accords torturés
 | Peur de jourpeur de nuit
 brûlée d'amour latent
 choix de plumes endurcies au chagrin
 Bouche soyeuseorifice attendri
 aux couleurs sales et malveillantes
 en dimensions incomprises
 d'aspect lourd et aveuglant
 Trame de vie suspecteocéan de stupeur
 glaise informe chavirée en poussière de lune
 Les déserts
        fourmillent de pluie desséchéede frêles senteurs rassurantes
 ornés de sentiers éperdus
 d'un bouquet de temps non éclos
 | 
  
    | Brebis galeuse
        à l'ouesttendre soupir à l'est
 que peut-on te reprocher
 d'être au rendez-vous
 toujours ponctuelle et joyeuse
 tu nous emportes dans tes bras
 quelques peu osseux
 mais qu'importe
 tu sais où tu vas
 tu embroches grands et petits
 tu dénoues les fils de vie
 et secoues la poussière couleur de terre
 emportée par le vent lunaire ou solaire
 Réalité
        mystérieusetu essuies les mares de peines des regards
 appauvris
 les sombres taches pâlissent au fil des adieux
 Les ombres retournent
        à leurs nombrilset marchent à reculons
 comme pour espacer le temps
 retournant à leurs berceaux
 pour éviter ton spectre affolant
 Mais toitu es printemps
 attendant le signal
 du prochain rendez-vous
 | La grisaille pleuresur le triste regard
 des ombres décharnées
 sépulture de vie
 aux rêves désertiques
 nonchalance du temps
 suspendue à l'espace indécis
 Ressuscitez bandes
        d'abrutis Suspendez cette
        grisailleau placard des arrière-cours
 laissez consumer vos songes affolants
 étreignez-les
 à en sortir le nectar enivrant
 soulez-vous en
 pour rallumer vos orbites closes
 Ainsi régénérésvous ferez de plus beaux cadavres
 | 
  
    | Semer des doutes
        en vos entraillesvous agresser et vous troubler
 planter en vos yeux
 des regards de mélancolie
 contourner vos nuits sèches
 et vos jours arides
 Torpeur Moisir dans vos
        greniers sans âgegémir sous vos langues mortes
 pour effacer vos mots creux
 ramasser les miettes de vos déserts
 en faire germer vos mornes amours
 | Chercher
      le dur trouver le mou
 enfilade trépassée
 ne revenir qu'au décan
 Toujourspartout
 le bruit métallisé se meurt aux oreilles
 entonnoir d'ivresse haletante
 jeux de particules
 matrice décomposée
 Tromper l'oublise moquer du noir tombé
 essuyer la trace de gauches pas
 sur la ligne du temps décadent
 Retenir le mot
        d'Amourmarteler le temps brisé
 écorchure vive
 Baume | 
  
    | Accablante
      reprise de mélodies perdues charmes renouvelés de danses limpides
 enjambées célestes
 cycles obscurs à jamais rajeunis
 temps enflés de cruels désirs
 objet cataclysmique
 d'auréoles étouffantes et chancelantes
 mélancolie spectaculaire
 | Nue devant l'orageje saisis sa foudre
 pour ceindre mes reins brisés
 enfiévrée
 je bois à même les nuages
 pour étancher la brûlure qui perdure
 au coeur brut
 je sens poindre en moi
 un goût de nature suffocante
 rebelle au bois abandonné
 menu temps accompli en douceur primaire
 ajustée en sursaut
 cercle organique
 | 
  
    | L'accueil de la
        nature se fait pressantenvoûtée de maladresse
 la solitude risque un pas chancelant
 vers une cathédrale verdoyante
 arrimée aux racines d'arbres
 elle s'incline devant beauté et rutilance
 risquer d'aventure un songe
 paraît malvenu en si bel enchantement
 nul besoin est de grossière mode
 En choeur déluréles têtes de violon sonorisent l'air du temps
 les chants sombrent au coeur
 en remous dépouillés
 le silence s'effrite
 à l'approche des grands arbres
 leur écorce s'enduit de sève
 laissant poindre l'aurore tant attendu
 enracinés l'un à l'autre
 leurs feuilles rougissent de contentement
 | Sautille
      la pluie sur tendres feuilles jaunies
 par le temps épars
 rose matin assombri
 au réveil des humains
 humecte la droiture du temps revenu
 soubresaut bouleversé
 à souillure approprié
 aux déchets terreux
 saute à rebrousse-poil
 en longs cheveux embroussaillés
 vers les espaces refleuris
 aux matins gris
 Assoupi de vertes
        langues assassinesd'immondices endiablées
 luttant tête froide aux clochers ramurés
 stature titanesque
 aux rameaux tentaculaires
 pernicieux
 Beauté rattachée
        au cri voyantébranlée de torpeur odieuse
 effilée de mélancolie sableuse
 | 
  
    | Le
      temps s'endort sur branche fragile
 transporté de rêves rajeunis
 il enjambe ses horizons flétris
 et sursaute aux gémissements
 des peines englouties
 | Les folles voiles
        s'emportentaux légères brises de brume parfumée
 les décombres des flots
 engloutissent leur candeur
 enchevêtrées
 elles s'affolent
 crissant
 se rabattant sur l'horizon muet
 | 
  
    | Accoudés
        aux quaisles chalands explorent les eaux noires
 d'une terre démente
 en brise étreinte
 loin derrière l'écume
 Mer éreintée
        de souffle perduentre deux eaux de faune germée
 salvatrice d'indigènes
 elle attend l'hommage sacrificiel
 Qui viendra s'ébattre
        au rivagelarmes à l'oeil ouvert
 glissant sur plumages
 au gré de mouettes en cage
 prisonnières du ciel en rage
 Erreur saisonnièrele phare se cherche un écueil
 où briser ses feux complices
 | Les amants s'alluments'éteignent
 comme chant d'elles
 en dentelle
 Les escarmouches
        de nuitvident les tendresses
 happent les soupirs
 
 | 
  
    | Lorsque ton prolongementébranle la cloison du délire
 la flamme jaillit de la source
 ravit les pensées obscures
 effaçant la détresse qui s'ennuie
 Le feu pleure sur
        ses cendres grisesenglouties dans l'abîme
 où les vagues écourtées
 se fracassent sur l'infini
 | Ô jouissance
        trop brèvede corps emmêlés
 tu fais frissonner l'ombre brûlante
 des désirs consommés
 Que d'amours ont
        jaillide frêles chevauchées inertes
 étalant sur l'infini
 les bruits desséchés des soupirs
 L'ombre glaciaire
        sombreravers les entrailles des passions brisées
 d'où jailliront les sueurs
 d'une trop légère brise
 | 
  
    | Coeur imbibé
        de lointains regretssèche à l'aube
 des désirs à venir
 Ô gerbe cueillie
        du temps refleurigoûte le parfum
 d'une beauté éclatée
 
 | Semblable
      au sel de la mer semblable au feu de la terre
 tu ronges et fais trembler
 les épaves de la chair
 tu déchires le cosmos
 et délivres l'éros
 des abîmes de l'ignorance
 Enveloppe de tendressele souffle des paresses
 ravive le temps
 d'une fable d'amants
 | 
  
    | Coeur séché
        derrière les volets entrouvertsrefus de tendresse mendiée aux portes closes
 les rires saccadés cachent la pendaison
 des oiseaux morts
 tu restes couchée sur ta dépendance
 tu abîmes la couleur de tes pensées
 en t'abritant sous l'ombre de ton ennui
 ta solitude s'entache de notes vides
 tu t'extasies devant tes murs gris peints en rose
 morose
 tes amours glissent au plancher froid et dur
 giseante
 tu fais l'amour en peau de vache
 entortillée autour de ton illusion
 | Vie
      démesurée vie en repli
 vie encerclée
 vie enchaînée
 vie à l'enchère
 vie rétrécie
 vie encadrée
 vie castrée
 L'esclave s'amenuiseà n'en devenir qu'une idée libre
 Liberté
        macéréeliberté inextinguible
 liberté d'assaut de mots inaudibles
 liberté clignotante aux coins des rues
 liberté qui aiguise la lame au coeur transpercé
 liberté qui brise le néant
 liberté
 liberté
 | 
  
    | En toile suspendueen jet d'humeur nocturne
 la forme s'informe de traits adroits
 en lignes détachées
 brisée d'espace inégaux
 de masses indécises
 elle projette un oeil oblique
 comme pour attendrir
 esseulée
 elle se superpose d'aise
 disparaît en elle-même
 réapparue en sons différents
 son chant attise
 retire ce qu'il a donné
 en mouvement inchangé
 elle se perçoit
 intouchable
 vit par couleurs
 nous danse dans l'oeil
 irrésistible
 | Ta main encerclant
        le courepliée sur l'épaule
 en serre d'aigle affranchi
 regard de pauvre
 croisant ta désillusion
 ton maigre corps teigneux
 vogue sur le néant
 habité de volcans éteints
 ne demandant qu'à éclore en luminosité
 Tu ramasses ta
        tristesse desséchéeau pied de l'escalier en lambeau
 transformée en flambeau
 tu chauffes comme un volcan réanimé
 tu surchauffes
 tu sursautes à ton verbe ignoré
 suite de vies fragmentées
 | 
  
    | Métalarmantchairs clinquantes
 roseargent
 en pot froid
 bois brillant
 toit hurlant ENTER
 Râ Soleilrameau séché
 martelé ENTER
 Effets spéciauxmasses trouées
 éclaboussées
 fosses asceptiques ENTER
 Écho cuivréson brut
 verbe in vitro ENTER
 Blindage chromatiqueau fil ténu
 pucelage
 envolés mes bits
 bibites encéphaliques ENTER
 Chaos packBlind colors RUN
 Bit... Bit... envolés
        en phrases à dentelleBit... Bit... en chemise détach....Bit...Bit...
 couleurs à jam... Bit... Bit... touj... Bzzzzz
 | Star familialeberceau intime
 apaisement de faim
 de cris
 de maux écoutés
 chaussée d'aurore
 tu pleures d'inliberté
 tu habiles les habitudes d'essoufflement
 tu chantes l'ennui à bout de voix
 en secret
 tu mijotes dans tes chaudrons
 tu es sale à force de laver les autres
 tu boudes les amours à force d'aimer
 ta tendresse s'échappe comme une fuite de gaz
 tu essuies les paroles aux murs incrustées
 Ferme la porteouvre la fenêtre
 ta tête aérée n'oxygène personne
 le branle-bas s'installe bras ballants
 les contraires s'attirent
 mais les satyres ne se contrarient plus
 tu laves tes chagrins aux cuves qui coulent
 et se meurent
 en avanit les machines
 jubilez
 Moije rêve ma réalité
 en réalisant mes rêves
 mon fil de vie ne tient qu'au plomb gravé
 de mots rendus
 de mots réchappés
 de mots vivants
 images et sons enfin libres
 |